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Il y a cinq ans que j'offris au public un catalogue des plantes qui croissent naturellement aux environs de Marseille, depuis cette époque, plusieurs botanistes ont continué d'explorer ces mêmes lieux et ils ont fait d'heureuses découvertes; la cryptoganie m'a procuré d'abondantes récoltes; ce champ, peu exploré jusqu'ici, ouvre aujourd'hui la connaissance d'une nouvelle série de faits. Mes amis, MM. Derbès et Solier, dont l'Institut national vient d'apprécier les beaux travaux sur les anthéridies des Algues, ont enrichi notre Flore de plusieurs de ces curieuses productions; j'ai été assez heureux pour trouver parmi les micromycètes un grand nombre d'espèces et de genres non encore observés ailleurs, enfin, pour les phanérogames, je dois à M. H. Piaget, président de notre société d'agriculture et à M. Blaise, herboriste à Marseille, des espèces bien précieuses, parfaitement constatées et trouvées dans les limites que j'ai adoptées pour mon catalogue. Ainsi que j'en avais fait l'observation dans cette première publication, la navigation qu'entretient le commerce de Marseille peut successivement répandre des semences de plantes d'outre-mer dans notre territoire, les unes s'y multiplient quelque temps puis disparaissent, d'autres, au contraire, viendront s'associer à la Flore indigène, ce n'est que lorsque plusieurs localités assez distantes me les ont offertes, et même avec quelque abondance, que j'ai compris ces plantes dans mon énumération.

Les agames n'ont point, comme plusieurs plantes phanéroga

mës, un habitat déterminé; ces espèces tiennent plus particuliè rement à la région, aussi plusieurs de celles que j'énumère ont été rencontrées d'abord à Montaud-lès-Miramas ma résidence habituelle et ensuite, et en grande partie, retrouvées à Marseille, dans la circonscription ci-dessus rappelée.

Dans la détermination des espèces les plus curieuses, j'ai été aidé par les recherches de MM. Montagne, Desmazières et Léveillé. Ils ont par intervalles publié, d'après mes désirs, plusieurs des plantes nouvelles que j'ai placées sous leurs yeux; mon savant ami, M. le docteur Montagne, m'a surtout prêté le concours le plus obligeant, et je place, dans ce supplément, onze descriptions qu'il a eu la bonté de faire lui-même, pour mon travail.

L'illustre Friès dans sa Summa Vegetabilium Scandinavia, a adopté les genres Pileolaria, Couturea, Solenodonta, Melampsora, que j'avais proposés dans mon catalogue; mon supplément fait connaître le Sporonema, l'Ascomyces, l'Acalyptospora, genres décrits par MM. Montagne et Desmazières, qui ont bien voulu se charger de me faire prendre date de la découverte que j'en avais faite, et le Darluca, que les opinions divergeantes des plus savants cryptogamistes, m'ont engagé de placer en

dehors de leur classification.

pour

les cham

Me conformant à la classification de M. Friès pignons, j'ai dû adopter son genre Ascospora, tout à fait distinct du Septoria dont il se distingue par une autre disposition d'organes, en même temps l'opinion des auteurs de la Flore d'Algérie m'a fait admettre comme genre le Rhabdospora, leur troisième section du genre Septoria. En étudiant avec attention les trois sections du Septoria, formées par ces savants cryptogamistes, l'on pourra se convaincre que cette distinction en trois

genres est nécessaire.

Nos découvertes dans cette partie du règne végétal sont si étendues, que plusieurs grands naturalistes ont craint que la science ne fût encombrée par elle; mais dès qu'il existe un fait,

qui nous est révélé par l'observation, la science doit le constater; des moyens d'analyse que nous n'avons pu encore concevoir viendront sans doute en aide à ceux qui nous succèderont. Dès que la simple vue nous manifeste un objet, pourquoi négligerions-nous de l'étudier? Et si de prime abord nous ne pouvons pas en résumer une parfaite connaissance, ce n'est point un motif de l'écarter, au contraire, nous devons redoubler d'effort pour le connaître. Il est possible aussi que la grande diversité des espèces serve un jour pour en resserrer le nombre; un genre, par exemple, présente-t-il dans beaucoup d'espèces, une spore absolument similaire, si nous pouvons constater que le support seul a produit la différence, dès lors ce n'est plus même une variété, mais une forme ; cependant pour arriver à ce résultat, il faut bien étudier la spore et constater sa similitude.

Les spores apportent donc les caractères les plus sûrs, soit génériques, soit spécifiques, mais que de diversités dans leur organisme! Le même milieu dans lequel elles se développent n'est pas toujours d'une nature identique au fluide qu'elles secrètent quelquefois; souvent aussi l'analogie ou la forme rapproche ce qui s'éloigne par des fonctions diverses que nous n'avons pu encore exactement constater; la spore des Puccinia est bien distincte de celle du Solenodonta et de l'Acalyptospora; les unes sont des capsules, et il est encore douteux que les autres en soient; et en seraient-elles, la structure et les fonctions sont diverses, par exemple, la spore de l'Acalyptospora renferme deux loges qui ne sont pas simultanément en communication, la supérieure, laisse échapper la poussière qu'elle renferme avant l'ouverture de la seconde.

Quelques-unes de ces productions étudiées et décrites, parce qu'il fallait les faire connaître, ne se sont pas toujours produites sous l'œil de l'observateur dans un développement complet; le Melampsora semble répandu sur beaucoup de végétaux, mais seulement sous une forme rudimentaire; l'Euphorbia heliosco

pia, à Marseille et le Glechoma hederacea en Italie, me l'ont seu présenté dans un parfait développement; il est probable que celui du Peuplier offrira la même circonstance.

Il est trois sortes de support dans ces petits végétaux, les uns croissent sur la terre, les autres sont parasytes sur quelques parties de plus grands végétaux, d'autres enfin sont parasytes de parasytes eux-mêmes. Les caractères distinctifs sont nombreux chez tous, peut-être le langage botanique n'a pas encore acquis toute la clarté désirable dans la diagnose des formes.

La multiplication des genres est, de l'avis des maîtres de la science, un grave embarras pour l'étude, cependant l'analyse tend journellement à diviser plutôt qu'à réunir. Je regrette même de n'avoir pu encore adopter pour ce supplément la division par genres, des coupes différentes du genre Uredo, de M. le docteur Léveillé et que le travail de M. Denotaris sur les Sphaeria ait été interrompu. Ce genre Sphaeria nous procure dès-aujourd'hui un grand embarras par l'extrême abondance des espèces qu'il renferme, car les subdivisions jusqu'ici adoptées d'après le Systema Mycologicum ne sont pas à l'abri de toute incertitude.

Ma classification est la même que celle adoptée pour mon catalogue, sauf pour les champignons et les algues. Pour les champignons, j'ai suivi la distribution de M. Friès dans la Summa Vegetabilium Scandinavia et pour les algues, celle du mémoire inédit de MM. Derbès et Solier sur les anthéridies des algues; ces amis m'ont fourni une analyse de leur travail luimême, et pour ne point altérer l'unité de ce travail, j'ai rejeté dans un appendice, quelques espèces, dont l'une est étrangère à notre territoire, et les autres appartenant à des genres que ces auteurs n'ont point rappelés dans leur ouvrage. J'ai joint aux phanérogames non mentionnées dans le Botanicon Gallicum de M. Duby, la diagnose de l'auteur, enfin j'ai marqué d'une astérisque les espèces que j'ai découvertes et qui, décrites ailleurs, n'ont pas un habitat suffisamment indiqué

Je désire que cet opuscule soit agréable aux botanistes; je leur laisse bien des choses encore à faire pour bien connaître toute notre végétation; je forme le vœu que leurs nouveaux efforts approchent, autant que possible, de ce noble but et je m'estimerai heureux d'avoir le premier essayé de leur en frayer la voie.

Montaud-lès-Miramas, le 11 novembre 1850.

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