Émile: ou, De l'éducation

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P. Didot l'aîné, et de F. Didot, 1817
 

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ÇáÕÝÍÉ 125 - En effet, comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié, si ce n'est en nous transportant hors de nous et nous identifiant avec l'animal souffrant, en quittant, pour ainsi dire, notre être pour prendre le sien ? Nous ne souffrons qu'autant que nous jugeons qu'il souffre; ce n'est pas dans nous, c'est dans lui que nous souffrons. Ainsi nul ne devient sensible que quand son imagination s'anime et commence à le transporter hors de lui.þ
ÇáÕÝÍÉ 266 - S'il parle à tous les cœurs , pourquoi donc y en at-il si peu qui l'entendent? Eh! c'est qu'il nous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier. La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent : les préjugés dont on la fait naître sont ses plus cruels ennemis ; elle fuit ou se tait devant eux ; leur voix bruyante étouffe la sienne, et l'empêche de se faire entendre; le fanatisme ose la contrefaire, et dicter le crime en son nom....þ
ÇáÕÝÍÉ 272 - ... n'être pas content de mon état, c'est ne vouloir plus être homme, c'est vouloir autre chose que ce qui est , c'est vouloir le désordre et le mal. Source de justice et de vérité , Dieu clément et bon! dans ma confiance en toi, le suprême vœu de mon cœur est que ta volonté soit faite. En y joignant la mienne , je fais ce que tu fais , j'acquiesce à ta bonté ; je crois partager d'avance la suprême félicité qui en est le prix.þ
ÇáÕÝÍÉ 303 - Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu. Dironsnous que l'histoire de l'Évangile est inventée à plaisir? Mon ami, ce n'est pas ainsi qu'on invente; et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ.þ
ÇáÕÝÍÉ 258 - S'il n'ya rien de moral dans le cœur de l'homme, d'où lui viennent donc ces transports d'admiration pour les actions héroïques, ces ravissements d'amour pour les grandes âmes...þ
ÇáÕÝÍÉ 217 - Je consultai les philosophes, je feuilletai leurs livres, j'examinai leurs diverses opinions; je les trouvai tous fiers, affirmatifs, dogmatiques, même dans leur scepticisme prétendu, n'ignorant rien, ne prouvant rien, se moquant les uns des autres; et ce point commun à tous me parut le seul sur lequel ils ont tous raison.þ
ÇáÕÝÍÉ 71 - Toutefois l'agriculture est le premier métier de l'homme : c'est le plus honnête, le plus utile, et par conséquent le plus noble qu'il puisse exercer. Je ne dis pas à Emile : apprends l'agriculture; il la sait. Tous les travaux rustiques lui sont familiers; c'est par eux qu'il a commencé, c'est à eux qu'il revient sans cesse. Je lui dis donc : cultive l'héritage de tes pères. Mais si tu perds cet héritage ou si tu n'en as point, que faire ? Apprends un métier.þ
ÇáÕÝÍÉ 246 - ... de la nature, il se l'est donné. La douleur a peu de prise sur quiconque, ayant peu réfléchi, n'a ni souvenir ni prévoyance. Otez nos funestes progrès1, ôtez nos erreurs et nos vices, ôtez l'ouvrage de l'homme, et tout est bien.þ
ÇáÕÝÍÉ 69 - Je tiens pour impossible que les grandes monarchies de l'Europe aient encore longtemps à durer : toutes ont brillé, et tout état qui brille est sur son déclin. J'ai de mon opinion des raisons plus particulières que cette maxime; mais il n'est pas à propos de les dire, et chacun ne les voit que trop ". caractères ineffaçables que ceux qu'imprimé la nature, et la nature ne fait ni princes, ni riches, ni grands seigneurs.þ
ÇáÕÝÍÉ 130 - C'est le peuple qui compose le genre humain; ce qui n'est pas peuple est si peu de chose que ce n'est pas la peine de le compter.þ

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